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Patiente de 40 ans avec paresthésies distales et oppression thoracique

INTRODUCTION

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Luc Mouthon, Chef du Service de Médecine Interne de Cochin.

Retour d'expérience


Présentation du cas clinique

DR MALLET : Professeur Mouthon, je suis médecin généraliste au Havre en Normandie. 

Je m’occupe d’une patiente de 40 ans qui n’a pas d’antécédents majeurs en dehors d’un phénomène de Raynaud et d’une hypertension essentielle. 

Elle est venue me consulter pour des paresthésies distales, des fourmillements au bout des doigts, une oppression thoracique subintrante et des sueurs depuis trois semaines qui l’angoissent beaucoup.

D’autant plus qu’un médecin lui a dit il y a 10 jours qu’elle avait un COVID-19, ce qui l’a énormément inquiétée. Qu’en pensez-vous ?

Réponse et discussion

PR LUC MOUTHON : Nous sommes aujourd’hui dans une situation de confinement ou l’infection à COVID-19 est évoquée partout dans les médias ou par les proches. 

Il est important de rappeler que c’est une infection qui donne avant tout de la fièvre et des signes respiratoires, même si aussi des mots de tête, éventuellement une anosmie et un certain nombre d’autres signes. 

Toutefois, en l’absence de fièvre, de courbatures ou de signes respiratoires, il n’y a pas lieu d’évoquer ce type d’infection. Même si nous savons qu’il existe des formes très peu symptomatiques. 

Je ne sais pas si cette patiente a déjà fait un prélèvement, mais à mon avis, je n’irais pas lui faire un écouvillonnage nasopharyngé qui est un peu désagréable voire douloureux.

Aujourd’hui, nous voyons en téléconsultations des patients extrêmement inquiets voire très angoissés de ce qu’il se passe. Ils sont en général très inquiets d’attraper cette infection donc au moindre trouble ils ont l’impression qu’ils vont l’avoir.

Pour cette patiente de 40 ans, il faut vérifier si elle a des facteurs de risques athéromateux et si son oppression thoracique mérite une consultation cardiologique. 

En dehors de de cela, j’aurais surtout tendance à la rassurer et à éventuellement évaluer la qualité de son sommeil pour voir si un anxiolytique ne pourrait pas aider son anxiété.

DR MALLET : D’accord. Est-ce quand même bien de la voir pour lui faire son ECG ?

PR LUC MOUTHON : Oui voilà. Nous pouvons bien entendu voir la patiente. Ce qui est important, c’est de savoir que les patients qui ont de l’anxiété de base, commencent à devenir beaucoup plus anxieux vers la 3/4ème semaine de confinement. Cela va majorer leur perception subjective d’un certain nombre de symptômes. 

Nous pouvons bien sûr les rassurer avec un examen clinique, un ECG au moindre doute, mais il faut savoir aussi les rassurer avec nos mots, et si cela ne suffit pas, savoir leur prescrire un hypnotique ou un anxiolytique à toute petite dose pour qu’ils puissent mieux vivre leur confinement.

DR MALLET : Il est vrai que nous sommes dans une période extrêmement anxiogène où nous comptons chaque soir les morts. La télévision génère un stress considérable.

PR LUC MOUTHON : Heureusement qu’ils applaudissent un peu à la fenêtre en attendant le 20h.

Message de fin

DR MALLET : Oui en effet ! Quel est votre message pour ce cas clinique ?

PR LUC MOUTHON : Tout le monde parle du COVID-19 et il serait ennuyeux de ne pas l’évoquer. Cependant, avant d’en parler au patient, il faut vraiment réfléchir à la réalité pratique et la probabilité de cette infection.

Chez certains patients très inquiets, le fait d’évoquer ce diagnostic va générer encore plus d’inquiétude. Il vaut donc mieux que le médecin ait en tête de rechercher les différents éléments : de la fièvre, des signes respiratoires, une anosmie, des maux de tête. 

Si aucun de ces symptômes n’est présent, il doit savoir rassurer le patient et contribuer à diminuer son niveau d’anxiété qui est majoré en cette période de confinement.

DR MALLET : Merci beaucoup pour ces messages extrêmement clairs, nous allons rester calmes et garder la tête froide. Bon courage !

PR LUC MOUTHON : Merci à vous.

Retranscription complète
Il n'y a pas encore de retranscription écrite pour cet épisode

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Luc Mouthon, Chef du Service de Médecine Interne de Cochin. 

DR MALLET : Professeur Mouthon, je suis médecin généraliste au Havre en Normandie. 

Je m’occupe d’une patiente de 40 ans qui n’a pas d’antécédents majeurs en dehors d’un phénomène de Raynaud et d’une hypertension essentielle. 

Elle est venue me consulter pour des paresthésies distales, des fourmillements au bout des doigts, une oppression thoracique subintrante et des sueurs depuis trois semaines qui l’angoissent beaucoup.

D’autant plus qu’un médecin lui a dit il y a 10 jours qu’elle avait un COVID-19, ce qui l’a énormément inquiétée. Qu’en pensez-vous ? 

PR LUC MOUTHON : Nous sommes aujourd’hui dans une situation de confinement ou l’infection à COVID-19 est évoquée partout dans les médias ou par les proches. 

Il est important de rappeler que c’est une infection qui donne avant tout de la fièvre et des signes respiratoires, même si aussi des mots de tête, éventuellement une anosmie et un certain nombre d’autres signes. 

Toutefois, en l’absence de fièvre, de courbatures ou de signes respiratoires, il n’y a pas lieu d’évoquer ce type d’infection. Même si nous savons qu’il existe des formes très peu symptomatiques. 

Je ne sais pas si cette patiente a déjà fait un prélèvement, mais à mon avis, je n’irais pas lui faire un écouvillonnage nasopharyngé qui est un peu désagréable voire douloureux.

Aujourd’hui, nous voyons en téléconsultations des patients extrêmement inquiets voire très angoissés de ce qu’il se passe. Ils sont en général très inquiets d’attraper cette infection donc au moindre trouble ils ont l’impression qu’ils vont l’avoir.

Pour cette patiente de 40 ans, il faut vérifier si elle a des facteurs de risques athéromateux et si son oppression thoracique mérite une consultation cardiologique. 

En dehors de de cela, j’aurais surtout tendance à la rassurer et à éventuellement évaluer la qualité de son sommeil pour voir si un anxiolytique ne pourrait pas aider son anxiété.

DR MALLET : D’accord. Est-ce quand même bien de la voir pour lui faire son ECG ?

PR LUC MOUTHON : Oui voilà. Nous pouvons bien entendu voir la patiente. Ce qui est important, c’est de savoir que les patients qui ont de l’anxiété de base, commencent à devenir beaucoup plus anxieux vers la 3/4ème semaine de confinement. Cela va majorer leur perception subjective d’un certain nombre de symptômes. 

Nous pouvons bien sûr les rassurer avec un examen clinique, un ECG au moindre doute, mais il faut savoir aussi les rassurer avec nos mots, et si cela ne suffit pas, savoir leur prescrire un hypnotique ou un anxiolytique à toute petite dose pour qu’ils puissent mieux vivre leur confinement.

DR MALLET : Il est vrai que nous sommes dans une période extrêmement anxiogène où nous comptons chaque soir les morts. La télévision génère un stress considérable.

PR LUC MOUTHON : Heureusement qu’ils applaudissent un peu à la fenêtre en attendant le 20h.

DR MALLET : Oui en effet ! Quel est votre message pour ce cas clinique ?

PR LUC MOUTHON : Tout le monde parle du COVID-19 et il serait ennuyeux de ne pas l’évoquer. Cependant, avant d’en parler au patient, il faut vraiment réfléchir à la réalité pratique et la probabilité de cette infection.

Chez certains patients très inquiets, le fait d’évoquer ce diagnostic va générer encore plus d’inquiétude. Il vaut donc mieux que le médecin ait en tête de rechercher les différents éléments : de la fièvre, des signes respiratoires, une anosmie, des maux de tête. 

Si aucun de ces symptômes n’est présent, il doit savoir rassurer le patient et contribuer à diminuer son niveau d’anxiété qui est majoré en cette période de confinement.

DR MALLET : Merci beaucoup pour ces messages extrêmement clairs, nous allons rester calmes et garder la tête froide. Bon courage !

PR LUC MOUTHON : Merci à vous.

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