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Patiente de 55 ans sous traitement hormonal substitutif (THS)

INTRODUCTION

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec la Professeure Michaela Fontenay, Cheffe du Service d’hématologie et d’Hémostase de Cochin.

Retour d'expérience

Présentation du cas clinique

DR MALLET : Je suis médecin généraliste dans le 13e arrondissement de Paris.

Je vois une femme de 55 ans qui a un COVID-19 prouvé par une PCR. Elle n’a pas de critère de gravité mais je me pose la question de son traitement hormonal substitutif (THS). 

J’ai entendu dire en écoutant Radio Cochin qu’il y a des thromboses associées à l’infection au COVID-19 et que ce traitement augmente le risque de thrombose. 

Faut-il donc que j’arrête son THS pendant son COVID ?

Réponse et discussion

PRE MICHAELA FONTENAY : C’est une question tout à fait intéressante que nous nous sommes posée avec le collège des enseignants en gynécologie médicale et l’unité fonctionnelle d’hémostase clinique que j’anime à l’hôpital Cochin. 

Nous proposons donc une réponse à cette question. 

Le traitement hormonal substitutif de la ménopause peut être associé à un risque thrombotique s’il utilise autre chose qu’une association d’œstrogène naturel par voie percutanée et de progestérone naturelle. 

En revanche, si votre patiente reçoit un œstrogène naturel par voie percutanée et de la progestérone par voie naturelle, il n’y a pas d’augmentation du risque thrombotique. 

S’il n’y a donc pas de facteurs de risque surajoutés à l’infection au COVID et que celle-ci est peu sévère, il n’y a pas d’indication à arrêter le THS ni à proposer un traitement anticoagulant préventif si l’idée en était venue.

En revanche, si la même patiente est au contraire hospitalisée avec un COVID-19 sévère, le traitement par héparines de bas poids moléculaires à doses préventives est nécessaire mais toujours sans arrêter le THS (si celui-ci est un œstrogène naturel par voie percutanée associé à la progestérone naturelle). 

Pour les autres THS de la ménopause, il est recommandé de switcher pour l’association que je viens de vous décrire. Il faut donc arrêter toute hormone œstrogène synthétique par voie orale et la remplacer par les traitements par voie percutanée associée à la progestérone naturelle.

DR MALLET : Pour être prudent, il faut donc switcher vers des hormones naturelles.

PRE MICHAELA FONTENAY : D’une façon générale, c’est plus prudent et préférable pour toutes femmes d’être sous cette association d’hormones naturelles plutôt que de l’œstradiol synthétique par voie orale.

Message de fin

DR MALLET : Très bien. Votre message récapitulatif pour ce cas clinique ?

PRE MICHAELA FONTENAY : Il ne faut pas arrêter un THS de la ménopause s’il s’agit d’un traitement d’œstradiol par voie percutanée associé à de la progestérone naturelle dans le contexte d’une femme de 55 ans avec un COVID-19 non sévère.

DR MALLET : Merci beaucoup et bon courage vos recherches et votre travail.

Retranscription complète
Il n'y a pas encore de retranscription écrite pour cet épisode

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec la Professeure Michaela Fontenay, Cheffe du Service d’hématologie et d’Hémostase de Cochin. 

DR MALLET : Je suis médecin généraliste dans le 13e arrondissement de Paris.

Je vois une femme de 55 ans qui a un COVID-19 prouvé par une PCR. Elle n’a pas de critère de gravité mais je me pose la question de son traitement hormonal substitutif (THS). 

J’ai entendu dire en écoutant Radio Cochin qu’il y a des thromboses associées à l’infection au COVID-19 et que ce traitement augmente le risque de thrombose. 

Faut-il donc que j’arrête son THS pendant son COVID ? 

PRE MICHAELA FONTENAY : C’est une question tout à fait intéressante que nous nous sommes posée avec le collège des enseignants en gynécologie médicale et l’unité fonctionnelle d’hémostase clinique que j’anime à l’hôpital Cochin. 

Nous proposons donc une réponse à cette question. 

Le traitement hormonal substitutif de la ménopause peut être associé à un risque thrombotique s’il utilise autre chose qu’une association d’œstrogène naturel par voie percutanée et de progestérone naturelle. 

En revanche, si votre patiente reçoit un œstrogène naturel par voie percutanée et de la progestérone par voie naturelle, il n’y a pas d’augmentation du risque thrombotique. 

S’il n’y a donc pas de facteurs de risque surajoutés à l’infection au COVID et que celle-ci est peu sévère, il n’y a pas d’indication à arrêter le THS ni à proposer un traitement anticoagulant préventif si l’idée en était venue.

En revanche, si la même patiente est au contraire hospitalisée avec un COVID-19 sévère, le traitement par héparines de bas poids moléculaires à doses préventives est nécessaire mais toujours sans arrêter le THS (si celui-ci est un œstrogène naturel par voie percutanée associé à la progestérone naturelle). 

Pour les autres THS de la ménopause, il est recommandé de switcher pour l’association que je viens de vous décrire. Il faut donc arrêter toute hormone œstrogène synthétique par voie orale et la remplacer par les traitements par voie percutanée associée à la progestérone naturelle.

DR MALLET : Pour être prudent, il faut donc switcher vers des hormones naturelles.

PRE MICHAELA FONTENAY : D’une façon générale, c’est plus prudent et préférable pour toutes femmes d’être sous cette association d’hormones naturelles plutôt que de l’œstradiol synthétique par voie orale.

DR MALLET : Très bien. Votre message récapitulatif pour ce cas clinique ?

PRE MICHAELA FONTENAY : Il ne faut pas arrêter un THS de la ménopause s’il s’agit d’un traitement d’œstradiol par voie percutanée associé à de la progestérone naturelle dans le contexte d’une femme de 55 ans avec un COVID-19 non sévère.

DR MALLET : Merci beaucoup et bon courage vos recherches et votre travail.

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