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Quid de la chloroquine et autres traitements (à fin mars)

INTRODUCTION

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeure Odile Launay, Cheffe du Centre de Recherche Vaccinale de Cochin.

Retour d'expérience


Présentation du cas clinique

DR MALLET : Je suis médecin généraliste à Saint-Patrick dans l’Aveyron et j’écoute Radio Cochin.

Je vois beaucoup et de plus en plus de patients avec de la fièvre et l’on me demande de prescrire des traitements que je ne connais pas. 

Où en sommes-nous de ces traitements ? Qu’en est-il du vaccin ?

Réponse et discussion

PRE ODILE LAUNAY : Très bonne question. Aujourd’hui malheureusement, devant ce nouveau virus, nous n’avons pas de traitement qui ait démontré son efficacité. 

Beaucoup de recherches sont actuellement en cours. Nous avons des résultats qui avaient été obtenus lors des épidémies précédentes de coronavirus mais actuellement, aucun des traitements n’a montré son efficacité. 

Nous avons des données d’efficacité in vitro, c’est-à-dire sur des cultures de virus cellulaires. Un certain nombre de molécules ont montré qu’elles pouvaient avoir une activité antivirale, mais nous n’avons pas de données d’efficacité chez l’homme. 

Quels sont alors les traitements en cours d’évaluation ? Il existe deux grands types de traitements. 

1/ Des molécules antivirales (comme pour la grippe) qui agiraient directement sur la réplication du virus pour essayer de limiter sa diffusion et donc de limiter le risque de survenue de formes graves. 

2/ Des médicaments à l’action immunomodulatrice ou immunosuppressive dont l’objectif est de lutter contre les lésions respiratoires extrêmement sévères qui apparaissent dans un deuxième temps chez les malades. Ils ont pour objectif de limiter cette réponse en cytokine que l’on pense aujourd’hui responsable des aggravations et détresses respiratoires extrêmement difficiles à prendre en charge.

Un point sur l’hydroxychloroquine.  Ce médicament a beaucoup fait parler de lui au cours des derniers jours mais de quoi s’agit-il réellement ? 

C’est un médicament avec une activité antiparasitaire démontrée, qui était essentiellement utilisé dans le cadre du paludisme.  Il a démontré in vitro une activité antivirale et cela sur un certain nombre de virus. 

Ses capacités au sein de la cellule infectée pourraient permettre de modifier le PH, donc l’acidité de la cellule, et il pourrait donc y avoir une activité antivirale empêchant la multiplication du virus dans la cellule et sa propagation au sein de l’organisme.

DR MALLET : Cela provoque donc un effet d’acidification dans la cellule qui l’empêche de se reproduire ?

PRE ODILE LAUNAY : Voilà, exactement. Nous avons un rationnel, des données in vitro et un rationnel physiopathologique, même s’il n’agit pas directement sur les enzymes de réplication du virus. 

Mais nous avons aujourd’hui très peu de données chez l’homme, ce qui explique qu’il y ait beaucoup de discussions autour de l’intérêt de ce médicament. 

DR MALLET : D’accord. Je reviens juste sur la grippe et les antiviraux. Existe-t-il des données robustes montrant que donner un antiviral ou un antigrippal à une forme sévère de grippe peut modifier le cours de la maladie ?

PRE ODILE LAUNAY : Pour la grippe nous avons l’oseltamivir qui est un inhibiteur de la neuraminidase et qui empêche la libération de nouvelles particules virales. C’est une activité spécifique du virus. 

Des données obtenues au moment de la grippe pandémique en 2009 ont montré que quand ce traitement était administré précocement au cours de l’infection grippale, nous avions une diminution des passages en réanimation et de la mortalité. 

Pour la grippe nous avons donc ces données.

DR MALLET : Si nous avions des médicaments équivalents – qui réduisent la charge virale comme ces antiviraux pour la grippe – pourrions-nous espérer réduire la transition vers les formes graves ?

PRE ODILE LAUNAY : Nous pourrions l’espérer, bien que le coronavirus ne soit pas un virus grippal. Nous savons aujourd’hui que ce n’est pas la même maladie. Par exemple, les personnes qui peuvent être atteintes par la grippe – nourrissons ou adultes jeunes – sont ici très peu touchées par les formes graves.

C’est pour cela que nous avons des approches thérapeutiques qui visent cette réponse cytokinique qui paraît particulièrement sévère chez certaines personnes atteintes, sans que l’on sache pourquoi. 

Peut-être des facteurs génétiques sont-ils en cause ? Aujourd’hui, nous ne le savons pas.

DR MALLET : Tout un versant de la recherche essaye donc de comprendre le mécanisme lésionnel associé à l’infection au COVID-19.

Mais quand est-il du vaccin ? Combien de temps faut-il pour faire un vaccin ? 

Il est incroyable que depuis 2002-2003 il n’y ait pas eu de vaccin développé contre ce virus.

PRE ODILE LAUNAY : Les recherches de vaccins et de traitements ont démarré dès 2003. Cependant, comme ces épidémies se sont arrêtées, les recherches, les prises de risque et les investissements nécessaires se sont interrompus également.

DR MALLET : Pour des enjeux financiers. C’est incroyable...

PRE ODILE LAUNAY : Oui. Nous pouvons regretter aujourd’hui d’avoir arrêté les financements de ces recherches, qui, si elles avaient été poursuivies pourraient nous permettre aujourd’hui d’avoir des vaccins et des traitements. 

Évidemment, les chercheurs ont aujourd’hui repris ces recherches mises en place au moment du SRAS en 2003. Nous avons donc un certain nombre d’approches vaccinales avec des candidats vaccins qui ont été adaptés à ce nouveau virus.

Le virus a très rapidement été séquencé et nous le connaissons maintenant très bien. Cependant, entre le moment où nous identifions le virus et pouvons démarrer des effets cliniques d’une part, et le moment où nous pourrons avoir un vaccin à disposition d’autre part, il s’écoule un certain temps. 

En effet, nous devons nécessairement pouvoir rapporter des données de sécurité du vaccin avant de pouvoir l’utiliser à large échelle. 

DR MALLET : Et à votre avis, c’est un vaccin compliqué à faire ? 

PRE ODILE LAUNAY : C’est difficile de répondre aujourd’hui puisque nous ne connaissons pas encore précisément les mécanismes de l’immunité qui se mettent en place après l’infection. 

Nous n’avons pas encore de données pour savoir quelle est la réponse immunitaire qui est nécessaire pour assurer une protection.

Comme pour la majorité des virus, nous pensons qu’il y a besoin d’une réponse en anticorps et que, comme c’était le cas pour la grippe et d’autres virus respiratoires, l’immunité cellulaire (donc la réponse en lymphocytes) pourrait être importante. 

Les recherches sont donc menées autour de vaccins qui sont susceptibles d’induire à la fois une réponse d’anticorps mais aussi une réponse cellulaire, pour éviter la propagation du virus. 

Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Il y a des approches déjà avancées en France. À Paris notamment, l’Institut Pasteur travaille sur un candidat vaccin qui devrait être prometteur mais dont les essais ne démarreront qu’au mois de septembre.

DR MALLET : À votre connaissance, y a-t-il des industries pharmaceutiques spécialisées en vaccination qui ont pris la main ?

PRE ODILE LAUNAY : Il y a en effet un certain nombre d’industriels qui ont fait des annonces de vaccins. Notamment des gros industriels comme Sanofi ou Johnson & Johnson. Pfizer a également annoncé avoir signé un contrat avec une biothèque qui fabrique un vaccin à base d’ARN-messager. 

Il y a aussi des plus petites biothèques, comme Moderna aux États-Unis, qui ont déjà démarré des recherches. 

DR MALLET : Donc les laboratoires sont là. L’industrie pharmaceutique est lancée. 

PRE ODILE LAUNAY : Oui. Ils sont d’autant plus présents qu’aujourd’hui nous sommes de plus en plus persuadés que cette épidémie ne va pas s’arrêter là. Nous attendons une deuxième vague assez rapidement dans les suites de la première. 

DR MALLET : Merci beaucoup pour vos enseignements, cela rend les choses plus claires. Une dernière question concernant votre avis personnel sur la fièvre. 

La fièvre sert à se battre contre les infections. Faut-il donc s’acharner à faire baisser la température de nos patients qui ont 39, quand elle est bien supportée ? 

Nous entendons par ailleurs que la chaleur est mauvaise pour les virus. Qu’en pensez-vous ?

PRE ODILE LAUNAY : Il y a ici deux questions auxquelles je vais répondre. 

1/ Donner des antipyrétiques à une personne infectée risque-t-il de restreindre les défenses contre ce virus ? 

Aujourd’hui nous n’avons pas d’éléments sur cela. Je pense qu’il faut traiter de façon symptomatique la fièvre et les douleurs (généralement musculaires et articulaires). Il n’y a donc pas de raison de contre-indiquer du paracétamol. 

En revanche, les AINS doivent être évités car des alertes indiquent que cela peut potentiellement favoriser des formes graves. 

Le paracétamol étant un antipyrétique simple qui n’agit pas sur la réponse immunitaire doit donc être prescrit si nécessaire. En respectant évidemment les posologies parce qu’il y a une toxicité hépatique qui est bien connue de ce médicament. 

2/ Les conditions de température extérieure – notamment l’arrivée vers l’été – pourraient favoriser l’amélioration de l’épidémie comme ce que nous pouvons voir avec la grippe ?

Aujourd’hui, nous n’avons pas non plus d’éléments sur cela. Il ne semble pas que ce virus soit sensible aux conditions météorologiques.

Message de fin

DR MALLET : Très bien. Merci beaucoup. Voulez-vous insister sur un dernier message ?

PRE ODILE LAUNAY : Il faut aujourd’hui être prudents avec ce virus. Nous avons encore beaucoup de questions car c’est un nouveau virus, une nouvelle maladie. 

Nous faisons des comparaisons avec la grippe que nous connaissons mieux, mais nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur ce nouveau virus. 

En tout cas, nous savons que c’est le vaccin qui nous permettra de nous prémunir contre cette infection de façon durable.

DR MALLET : Nous attendons beaucoup de vous alors. Merci pour ces messages clairs et bon courage ! Nous n’hésiterons pas à vous rappeler pour prendre des nouvelles des avancées de la science.

Retranscription complète
Il n'y a pas encore de retranscription écrite pour cet épisode

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeure Odile Launay, Cheffe du Centre de Recherche Vaccinale de Cochin.

DR MALLET : Je suis médecin généraliste à Saint-Patrick dans l’Aveyron et j’écoute Radio Cochin.

Je vois beaucoup et de plus en plus de patients avec de la fièvre et l’on me demande de prescrire des traitements que je ne connais pas. 

Où en sommes-nous de ces traitements ? Qu’en est-il du vaccin ? 

PRE ODILE LAUNAY : Très bonne question. Aujourd’hui malheureusement, devant ce nouveau virus, nous n’avons pas de traitement qui ait démontré son efficacité. 

Beaucoup de recherches sont actuellement en cours. Nous avons des résultats qui avaient été obtenus lors des épidémies précédentes de coronavirus mais actuellement, aucun des traitements n’a montré son efficacité. 

Nous avons des données d’efficacité in vitro, c’est-à-dire sur des cultures de virus cellulaires. Un certain nombre de molécules ont montré qu’elles pouvaient avoir une activité antivirale, mais nous n’avons pas de données d’efficacité chez l’homme. 

Quels sont alors les traitements en cours d’évaluation ? Il existe deux grands types de traitements. 

1/ Des molécules antivirales (comme pour la grippe) qui agiraient directement sur la réplication du virus pour essayer de limiter sa diffusion et donc de limiter le risque de survenue de formes graves. 

2/ Des médicaments à l’action immunomodulatrice ou immunosuppressive dont l’objectif est de lutter contre les lésions respiratoires extrêmement sévères qui apparaissent dans un deuxième temps chez les malades. Ils ont pour objectif de limiter cette réponse en cytokine que l’on pense aujourd’hui responsable des aggravations et détresses respiratoires extrêmement difficiles à prendre en charge.

Un point sur l’hydroxychloroquine.  Ce médicament a beaucoup fait parler de lui au cours des derniers jours mais de quoi s’agit-il réellement ? 

C’est un médicament avec une activité antiparasitaire démontrée, qui était essentiellement utilisé dans le cadre du paludisme.  Il a démontré in vitro une activité antivirale et cela sur un certain nombre de virus. 

Ses capacités au sein de la cellule infectée pourraient permettre de modifier le PH, donc l’acidité de la cellule, et il pourrait donc y avoir une activité antivirale empêchant la multiplication du virus dans la cellule et sa propagation au sein de l’organisme.

DR MALLET : Cela provoque donc un effet d’acidification dans la cellule qui l’empêche de se reproduire ?

PRE ODILE LAUNAY : Voilà, exactement. Nous avons un rationnel, des données in vitro et un rationnel physiopathologique, même s’il n’agit pas directement sur les enzymes de réplication du virus. 

Mais nous avons aujourd’hui très peu de données chez l’homme, ce qui explique qu’il y ait beaucoup de discussions autour de l’intérêt de ce médicament. 

 

DR MALLET : D’accord. Je reviens juste sur la grippe et les antiviraux. Existe-t-il des données robustes montrant que donner un antiviral ou un antigrippal à une forme sévère de grippe peut modifier le cours de la maladie ?

PRE ODILE LAUNAY : Pour la grippe nous avons l’oseltamivir qui est un inhibiteur de la neuraminidase et qui empêche la libération de nouvelles particules virales. C’est une activité spécifique du virus. 

Des données obtenues au moment de la grippe pandémique en 2009 ont montré que quand ce traitement était administré précocement au cours de l’infection grippale, nous avions une diminution des passages en réanimation et de la mortalité. 

Pour la grippe nous avons donc ces données.

DR MALLET : Si nous avions des médicaments équivalents – qui réduisent la charge virale comme ces antiviraux pour la grippe – pourrions-nous espérer réduire la transition vers les formes graves ?

PRE ODILE LAUNAY : Nous pourrions l’espérer, bien que le coronavirus ne soit pas un virus grippal. Nous savons aujourd’hui que ce n’est pas la même maladie. Par exemple, les personnes qui peuvent être atteintes par la grippe – nourrissons ou adultes jeunes – sont ici très peu touchées par les formes graves.

C’est pour cela que nous avons des approches thérapeutiques qui visent cette réponse cytokinique qui paraît particulièrement sévère chez certaines personnes atteintes, sans que l’on sache pourquoi. 

Peut-être des facteurs génétiques sont-ils en cause ? Aujourd’hui, nous ne le savons pas.

DR MALLET : Tout un versant de la recherche essaye donc de comprendre le mécanisme lésionnel associé à l’infection au COVID-19.

Mais quand est-il du vaccin ? Combien de temps faut-il pour faire un vaccin ? 

Il est incroyable que depuis 2002-2003 il n’y ait pas eu de vaccin développé contre ce virus.

PRE ODILE LAUNAY : Les recherches de vaccins et de traitements ont démarré dès 2003. Cependant, comme ces épidémies se sont arrêtées, les recherches, les prises de risque et les investissements nécessaires se sont interrompus également.

DR MALLET : Pour des enjeux financiers. C’est incroyable...

PRE ODILE LAUNAY : Oui. Nous pouvons regretter aujourd’hui d’avoir arrêté les financements de ces recherches, qui, si elles avaient été poursuivies pourraient nous permettre aujourd’hui d’avoir des vaccins et des traitements. 

Évidemment, les chercheurs ont aujourd’hui repris ces recherches mises en place au moment du SRAS en 2003. Nous avons donc un certain nombre d’approches vaccinales avec des candidats vaccins qui ont été adaptés à ce nouveau virus.

Le virus a très rapidement été séquencé et nous le connaissons maintenant très bien. Cependant, entre le moment où nous identifions le virus et pouvons démarrer des effets cliniques d’une part, et le moment où nous pourrons avoir un vaccin à disposition d’autre part, il s’écoule un certain temps. 

En effet, nous devons nécessairement pouvoir rapporter des données de sécurité du vaccin avant de pouvoir l’utiliser à large échelle. 

DR MALLET : Et à votre avis, c’est un vaccin compliqué à faire ? 

PRE ODILE LAUNAY : C’est difficile de répondre aujourd’hui puisque nous ne connaissons pas encore précisément les mécanismes de l’immunité qui se mettent en place après l’infection. 

Nous n’avons pas encore de données pour savoir quelle est la réponse immunitaire qui est nécessaire pour assurer une protection.

Comme pour la majorité des virus, nous pensons qu’il y a besoin d’une réponse en anticorps et que, comme c’était le cas pour la grippe et d’autres virus respiratoires, l’immunité cellulaire (donc la réponse en lymphocytes) pourrait être importante. 

Les recherches sont donc menées autour de vaccins qui sont susceptibles d’induire à la fois une réponse d’anticorps mais aussi une réponse cellulaire, pour éviter la propagation du virus. 

Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Il y a des approches déjà avancées en France. À Paris notamment, l’Institut Pasteur travaille sur un candidat vaccin qui devrait être prometteur mais dont les essais ne démarreront qu’au mois de septembre.

DR MALLET : À votre connaissance, y a-t-il des industries pharmaceutiques spécialisées en vaccination qui ont pris la main ?

PRE ODILE LAUNAY : Il y a en effet un certain nombre d’industriels qui ont fait des annonces de vaccins. Notamment des gros industriels comme Sanofi ou Johnson & Johnson. Pfizer a également annoncé avoir signé un contrat avec une biothèque qui fabrique un vaccin à base d’ARN-messager. 

Il y a aussi des plus petites biothèques, comme Moderna aux États-Unis, qui ont déjà démarré des recherches. 

DR MALLET : Donc les laboratoires sont là. L’industrie pharmaceutique est lancée. 

PRE ODILE LAUNAY : Oui. Ils sont d’autant plus présents qu’aujourd’hui nous sommes de plus en plus persuadés que cette épidémie ne va pas s’arrêter là. Nous attendons une deuxième vague assez rapidement dans les suites de la première. 

DR MALLET : Merci beaucoup pour vos enseignements, cela rend les choses plus claires. Une dernière question concernant votre avis personnel sur la fièvre. 

La fièvre sert à se battre contre les infections. Faut-il donc s’acharner à faire baisser la température de nos patients qui ont 39, quand elle est bien supportée ? 

Nous entendons par ailleurs que la chaleur est mauvaise pour les virus. Qu’en pensez-vous ?

PRE ODILE LAUNAY : Il y a ici deux questions auxquelles je vais répondre. 

1/ Donner des antipyrétiques à une personne infectée risque-t-il de restreindre les défenses contre ce virus ? 

Aujourd’hui nous n’avons pas d’éléments sur cela. Je pense qu’il faut traiter de façon symptomatique la fièvre et les douleurs (généralement musculaires et articulaires). Il n’y a donc pas de raison de contre-indiquer du paracétamol. 

En revanche, les AINS doivent être évités car des alertes indiquent que cela peut potentiellement favoriser des formes graves. 

Le paracétamol étant un antipyrétique simple qui n’agit pas sur la réponse immunitaire doit donc être prescrit si nécessaire. En respectant évidemment les posologies parce qu’il y a une toxicité hépatique qui est bien connue de ce médicament. 

2/ Les conditions de température extérieure – notamment l’arrivée vers l’été – pourraient favoriser l’amélioration de l’épidémie comme ce que nous pouvons voir avec la grippe ?

Aujourd’hui, nous n’avons pas non plus d’éléments sur cela. Il ne semble pas que ce virus soit sensible aux conditions météorologiques.

DR MALLET : Très bien. Merci beaucoup. Voulez-vous insister sur un dernier message ?

PRE ODILE LAUNAY : Il faut aujourd’hui être prudents avec ce virus. Nous avons encore beaucoup de questions car c’est un nouveau virus, une nouvelle maladie. 

Nous faisons des comparaisons avec la grippe que nous connaissons mieux, mais nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur ce nouveau virus. 

En tout cas, nous savons que c’est le vaccin qui nous permettra de nous prémunir contre cette infection de façon durable.

DR MALLET : Nous attendons beaucoup de vous alors. Merci pour ces messages clairs et bon courage ! Nous n’hésiterons pas à vous rappeler pour prendre des nouvelles des avancées de la science.

Radio Cochin

Cas cliniques sur le Covid-19

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