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Patient de 60 ans fumeur, avec hémoptysie et adénopathie sus-claviculaire

INTRODUCTION

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Docteur Sixtine de Percin, cancérologue à Cochin.

Retour d'expérience

DR MALLET : Pouvez-vous nous expliquer la situation dans le service de cancérologie de Cochin ?  

DR SIXTINE DE PERCIN : Le service est actuellement constitué d’un secteur d’hospitalisation complète des infections et d’un secteur d’hôpital de jour de 16 lits.

Ce sont uniquement des chambres seules qui prennent en charge l’oncologie générale hors cancer ORL et tumeurs cérébrales.

Actuellement, les premières données qui nous viennent principalement des pays asiatiques montrent que la présence d’une pathologie néoplasique et de traitements potentiellement immunosuppresseurs pourrait être un facteur de risque de gravité de l’infection à COVID-19. Cependant, nous n’en avons pas de démonstration claire actuellement.

Il semblerait que la mortalité en cas de formes graves pourrait être supérieure chez les patients atteints de cancer.

DR MALLET : Votre service est donc sanctuarisé COVID-free. Vous n’avez aucun secteur COVID ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Oui le service est donc sanctuarisé COVID-free pour l’instant. Les patients d’oncologie sont plus à risque donc nous essayons de les protéger des infections graves. Ils sont principalement à risque en raison de l’immunosuppression induite par le cancer et par les traitements anti-cancéreux, principalement les chimiothérapies qui induisent des leucopénies mais en revanche pour l’immunothérapie ce n’est pas encore formellement démontré. Nous savons que les risques viraux sont quand même plus importants, dans les 6 mois qui suivent la fin de la chimiothérapie en général.

L’objectif est d’essayer donc de diminuer pour nos patients le nombre d’examens, les hospitalisations non nécessaires et d’essayer de leur faire éviter l’hôpital où ils risqueraient de rencontrer de personnes infectées par le COVID-19.

DR MALLET : Avez-vous donc suspendu l’activité de chimiothérapie ? Maintenez-vous le traitement du cancer ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : Non, les traitements du cancer sont maintenus. Nous essayons de favoriser les traitements sans déplacement en particulier les thérapies orales et de développer les consultations téléphoniques. Principalement lorsqu’elles ne nécessitent pas d’examens cliniques et pour des patients bien connus dans notre file active d’oncologie.

Nous essayons par conséquent aussi d’adapter les traitements pour ceux qui nécessitent normalement des traitements intraveineux en hôpital de jour. L’objectif est de ne pas faire courir le risque d’être plus exposé par la venue à l’hôpital ou le transport que par la maladie cancéreuse en elle-même.

Nous avons pour cela plusieurs stratégies.

La première est de suspendre certains traitements, ou de sauter par exemple certaines injections dans le cadre de l’immunothérapie. Dans ce cadre, les patients sont exposés à des doses significatives de manière prolongée, parce que les immunothérapies ont une demie-vie plus longue. Nous faisons donc courir un risque minime à ces patients si nous espaçons leur traitement. 

DR MALLET : D’accord. En attendant le pic épidémique, vous décalez donc un peu certains traitements. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Tout à fait. Nous pouvons également modifier la voie ou le mode d’administration pour certains médicaments. Pour certaines chimiothérapies par exemple il y a des médicaments comme le 5-FU que nous pouvons relayer en schéma per os. Cela permet d’espacer certains traitements qui sont tous les 15 jours à toutes les 3 semaines.

L’objectif est également de diminuer la morbidité de certains traitements de chimiothérapie qui ont un risque accru de faire consulter au SAU. Il faut plutôt essayer de diminuer les trithérapies en faveur de bithérapies. Mais cela reste à discuter effectivement avec l’oncologue référent du malade. 

DR MALLET : J’imagine que vous passez votre temps à répondre au téléphone. En quoi cette situation de crise a-t-elle modifié votre activité ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Il est vrai que nous répondons beaucoup aux inquiétudes de nos patients. Nous essayons de maintenir au maximum l’activité d’oncologie.

Nous avons par exemple certains patients qui nous contactent car ils souhaitent arrêter complètement leur traitement.

Notamment, par exemple, ceux qui sont sous corticothérapies pour des métastases cérébrales. Dans ces cas-là, nous savons que le risque de l’arrêt de la corticothérapie est probablement supérieur au bénéfice de l’arrêt de celle-ci. Quand ils nous appellent, nous essayons donc, au cas par cas, d’évaluer la poursuite de leurs traitements. 

DR MALLET : Nous avons en effet entendu parler du risque de la corticothérapie. Mais si elle est donnée pour des métastases cérébrales, nous comprenons bien qu’il faille les maintenir.

Présentation du cas clinique

DR MALLET : Maintenant, la question d’un médecin généraliste à Versailles.

Je vois un homme de 60 ans, qui tousse et qui a une hémoptysie de faible abondance. Je l’ai examiné et j’ai trouvé une adénopathie sus-claviculaire gauche. Ce monsieur a fumé plus de 30 paquets de cigarettes par année.

Je sais que l’infection à COVID-19 est associée à des signes respiratoires et j’ai d’ailleurs déjà eu un patient COVID-19 avec une hémoptysie.

Que me conseillez-vous ?

Réponse et discussion

DR SIXTINE DE PERCIN : La première question est de savoir si ce patient présente des signes de gravité respiratoire. 

DR MALLET : Cliniquement, il est venu en marchant à mon cabinet. Il n’est pas essoufflé et a une fréquence respiratoire que je qualifierais de normale de 14/min. Sa saturation est quasiment normale. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Dans ce cadre, nous savons que l’infection à COVID peut donner ce type de symptômes. Cependant, la présence d’une adénopathie fait que nous pouvons également suspecter la survenue d’une pathologie cancéreuse ou tumorale.

Il faut donc évaluer le bénéfice/risque pour ce patient entre le fait d’aller consulter aux urgences et risquer de contracter le COVID-19 ou d’aller faire un bilan d’évaluation en clinique par exemple – car ce patient nécessiterait une exploration par scanner. Comme nous ne pouvons pas non plus éliminer totalement l’infection à COVID, il y aurait aussi le risque de contaminer une clinique qui aurait un circuit habituel.

En l’absence de signe de gravité, le plus important est donc d’essayer de contacter votre service d’oncologie référent pour qu’ils essaient d’organiser au mieux la démarche diagnostique de ce patient. C’est-à-dire dans un circuit adapté et pouvant répondre à ses symptômes. 

DR MALLET : Il faut donc que je m’allie avec mon oncologue référent à Versailles.

Je dois protéger le patient et pour cela voir comment nous pouvons avancer pas à pas sans l’envoyer directement aux urgences, ce qui pourrait être une erreur. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Oui, l’objectif principal est de protéger ce patient. Il faut le faire rentrer chez lui avec un masque et mettre en place une surveillance rapprochée. En effet, il reste manifestement plus à risque de s’aggraver sur le plan respiratoire.

Au moindre doute, il faut adresser le patient aux urgences.

Il me paraît primordial de le protéger mais aussi de protéger les circuits de diagnostics, si jamais il a une infection. 

DR MALLET : Le scanner est donc évidemment indiqué. De quel délai dispose-t-on pour faire cet examen ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : L’idéal est d’avoir un scanner rapidement. S’il a des signes d’hémoptysie, il faudrait avoir une imagerie dans les jours qui viennent. S’il n’a pas de signe de gravité, nous ne pouvons que prendre le temps d’organiser les choses pour que cela se passe bien. 

DR MALLET : Il faut donc qu’il ait une imagerie, mais il faut organiser les choses avec le service référent en oncologie de l’hôpital pour que ce patient soit exploré sans être mis en danger. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Exactement. 

DR MALLET : D’accord, c’est très clair. Si nous faisons un scanner et qu’il est testé COVID négatif, pourra-t-il alors être pris en charge dans un service d’oncologie pour démarrer le traitement de son cancer ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : S’il est COVID positif, la priorité sera d’abord à la résolution de l’infection. Puis, dans un second temps, le traitement du cancer. Les deux démarches peuvent se faire en parallèle pour le diagnostic.

Message de fin

DR MALLET : Voulez-vous insister sur un dernier message pour les collègues qui nous écoutent ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Les services d’oncologie ont gardé actuellement une activité pour ces patients-là, qui nécessitent un diagnostic ou une démarche parfois urgente dans le cadre de certains cancers.

Le contexte COVID-19 rend cela plus compliqué, mais les oncologues sont en général disponibles pour discuter de ces prises en charge et faire au mieux, à la fois pour le patient et pour les circuits de diagnostics. 

DR MALLET : Parfait. Nous vous souhaitons bon courage et nous vous rappellerons pour prendre la température.

Retranscription complète
Il n'y a pas encore de retranscription écrite pour cet épisode

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Docteur Sixtine de Percin, cancérologue à Cochin.

DR MALLET : Pouvez-vous nous expliquer la situation dans le service de cancérologie de Cochin ?  

DR SIXTINE DE PERCIN : Le service est actuellement constitué d’un secteur d’hospitalisation complète des infections et d’un secteur d’hôpital de jour de 16 lits.

Ce sont uniquement des chambres seules qui prennent en charge l’oncologie générale hors cancer ORL et tumeurs cérébrales.

Actuellement, les premières données qui nous viennent principalement des pays asiatiques montrent que la présence d’une pathologie néoplasique et de traitements potentiellement immunosuppresseurs pourrait être un facteur de risque de gravité de l’infection à COVID-19. Cependant, nous n’en avons pas de démonstration claire actuellement.

Il semblerait que la mortalité en cas de formes graves pourrait être supérieure chez les patients atteints de cancer.

DR MALLET : Votre service est donc sanctuarisé COVID-free. Vous n’avez aucun secteur COVID ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Oui le service est donc sanctuarisé COVID-free pour l’instant. Les patients d’oncologie sont plus à risque donc nous essayons de les protéger des infections graves. Ils sont principalement à risque en raison de l’immunosuppression induite par le cancer et par les traitements anti-cancéreux, principalement les chimiothérapies qui induisent des leucopénies mais en revanche pour l’immunothérapie ce n’est pas encore formellement démontré. Nous savons que les risques viraux sont quand même plus importants, dans les 6 mois qui suivent la fin de la chimiothérapie en général.

L’objectif est d’essayer donc de diminuer pour nos patients le nombre d’examens, les hospitalisations non nécessaires et d’essayer de leur faire éviter l’hôpital où ils risqueraient de rencontrer de personnes infectées par le COVID-19.

DR MALLET : Avez-vous donc suspendu l’activité de chimiothérapie ? Maintenez-vous le traitement du cancer ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : Non, les traitements du cancer sont maintenus. Nous essayons de favoriser les traitements sans déplacement en particulier les thérapies orales et de développer les consultations téléphoniques. Principalement lorsqu’elles ne nécessitent pas d’examens cliniques et pour des patients bien connus dans notre file active d’oncologie.

Nous essayons par conséquent aussi d’adapter les traitements pour ceux qui nécessitent normalement des traitements intraveineux en hôpital de jour. L’objectif est de ne pas faire courir le risque d’être plus exposé par la venue à l’hôpital ou le transport que par la maladie cancéreuse en elle-même.

Nous avons pour cela plusieurs stratégies.

La première est de suspendre certains traitements, ou de sauter par exemple certaines injections dans le cadre de l’immunothérapie. Dans ce cadre, les patients sont exposés à des doses significatives de manière prolongée, parce que les immunothérapies ont une demie-vie plus longue. Nous faisons donc courir un risque minime à ces patients si nous espaçons leur traitement. 

DR MALLET : D’accord. En attendant le pic épidémique, vous décalez donc un peu certains traitements. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Tout à fait. Nous pouvons également modifier la voie ou le mode d’administration pour certains médicaments. Pour certaines chimiothérapies par exemple il y a des médicaments comme le 5-FU que nous pouvons relayer en schéma per os. Cela permet d’espacer certains traitements qui sont tous les 15 jours à toutes les 3 semaines.

L’objectif est également de diminuer la morbidité de certains traitements de chimiothérapie qui ont un risque accru de faire consulter au SAU. Il faut plutôt essayer de diminuer les trithérapies en faveur de bithérapies. Mais cela reste à discuter effectivement avec l’oncologue référent du malade. 

DR MALLET : J’imagine que vous passez votre temps à répondre au téléphone. En quoi cette situation de crise a-t-elle modifié votre activité ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Il est vrai que nous répondons beaucoup aux inquiétudes de nos patients. Nous essayons de maintenir au maximum l’activité d’oncologie.

Nous avons par exemple certains patients qui nous contactent car ils souhaitent arrêter complètement leur traitement.

Notamment, par exemple, ceux qui sont sous corticothérapies pour des métastases cérébrales. Dans ces cas-là, nous savons que le risque de l’arrêt de la corticothérapie est probablement supérieur au bénéfice de l’arrêt de celle-ci. Quand ils nous appellent, nous essayons donc, au cas par cas, d’évaluer la poursuite de leurs traitements. 

DR MALLET : Nous avons en effet entendu parler du risque de la corticothérapie. Mais si elle est donnée pour des métastases cérébrales, nous comprenons bien qu’il faille les maintenir.

Maintenant, la question d’un médecin généraliste à Versailles.

Je vois un homme de 60 ans, qui tousse et qui a une hémoptysie de faible abondance. Je l’ai examiné et j’ai trouvé une adénopathie sus-claviculaire gauche. Ce monsieur a fumé plus de 30 paquets de cigarettes par année.

Je sais que l’infection à COVID-19 est associée à des signes respiratoires et j’ai d’ailleurs déjà eu un patient COVID-19 avec une hémoptysie.

Que me conseillez-vous ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : La première question est de savoir si ce patient présente des signes de gravité respiratoire. 

DR MALLET : Cliniquement, il est venu en marchant à mon cabinet. Il n’est pas essoufflé et a une fréquence respiratoire que je qualifierais de normale de 14/min. Sa saturation est quasiment normale. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Dans ce cadre, nous savons que l’infection à COVID peut donner ce type de symptômes. Cependant, la présence d’une adénopathie fait que nous pouvons également suspecter la survenue d’une pathologie cancéreuse ou tumorale.

Il faut donc évaluer le bénéfice/risque pour ce patient entre le fait d’aller consulter aux urgences et risquer de contracter le COVID-19 ou d’aller faire un bilan d’évaluation en clinique par exemple – car ce patient nécessiterait une exploration par scanner. Comme nous ne pouvons pas non plus éliminer totalement l’infection à COVID, il y aurait aussi le risque de contaminer une clinique qui aurait un circuit habituel.

En l’absence de signe de gravité, le plus important est donc d’essayer de contacter votre service d’oncologie référent pour qu’ils essaient d’organiser au mieux la démarche diagnostique de ce patient. C’est-à-dire dans un circuit adapté et pouvant répondre à ses symptômes. 

DR MALLET : Il faut donc que je m’allie avec mon oncologue référent à Versailles.

Je dois protéger le patient et pour cela voir comment nous pouvons avancer pas à pas sans l’envoyer directement aux urgences, ce qui pourrait être une erreur. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Oui, l’objectif principal est de protéger ce patient. Il faut le faire rentrer chez lui avec un masque et mettre en place une surveillance rapprochée. En effet, il reste manifestement plus à risque de s’aggraver sur le plan respiratoire.

Au moindre doute, il faut adresser le patient aux urgences.

Il me paraît primordial de le protéger mais aussi de protéger les circuits de diagnostics, si jamais il a une infection. 

DR MALLET : Le scanner est donc évidemment indiqué. De quel délai dispose-t-on pour faire cet examen ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : L’idéal est d’avoir un scanner rapidement. S’il a des signes d’hémoptysie, il faudrait avoir une imagerie dans les jours qui viennent. S’il n’a pas de signe de gravité, nous ne pouvons que prendre le temps d’organiser les choses pour que cela se passe bien. 

DR MALLET : Il faut donc qu’il ait une imagerie, mais il faut organiser les choses avec le service référent en oncologie de l’hôpital pour que ce patient soit exploré sans être mis en danger. 

DR SIXTINE DE PERCIN : Exactement. 

DR MALLET : D’accord, c’est très clair. Si nous faisons un scanner et qu’il est testé COVID négatif, pourra-t-il alors être pris en charge dans un service d’oncologie pour démarrer le traitement de son cancer ? 

DR SIXTINE DE PERCIN : S’il est COVID positif, la priorité sera d’abord à la résolution de l’infection. Puis, dans un second temps, le traitement du cancer. Les deux démarches peuvent se faire en parallèle pour le diagnostic. 

DR MALLET : Voulez-vous insister sur un dernier message pour les collègues qui nous écoutent ?

DR SIXTINE DE PERCIN : Les services d’oncologie ont gardé actuellement une activité pour ces patients-là, qui nécessitent un diagnostic ou une démarche parfois urgente dans le cadre de certains cancers.

Le contexte COVID-19 rend cela plus compliqué, mais les oncologues sont en général disponibles pour discuter de ces prises en charge et faire au mieux, à la fois pour le patient et pour les circuits de diagnostics. 

DR MALLET : Parfait. Nous vous souhaitons bon courage et nous vous rappellerons pour prendre la température.

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