À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.
Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Docteur Olivia Anselem, gynécologue et obstétricienne à Cochin Port-Royal.
DR MALLET : Docteur Anselem, je suis médecin généraliste à Saint-Georges-de-Didonne en Charente-Maritime et j’écoute Radio Cochin.
Je vois une femme de 26 ans proche du terme avec toux et anosmie. Elle a entendu sur Radio Cochin que l’anosmie pouvait être associée à l’infection au COVID. Elle est donc très inquiète parce qu’elle ne sait pas comment va se passer l’accouchement si elle a le COVID-19.
Que dois-je lui dire ? Puis-je la rassurer ? Faut-il prendre des précautions particulières ?
DR OLIVIA ANSELEM : Effectivement nous pouvons penser qu’elle est fortement suspecte car elle présente deux signes cliniques fortement associés à l’infection par le COVID : la toux et l’anosmie.
Nous sommes proches du terme et elle peut en effet se retrouver infectée par le COVID le jour de l’accouchement. Cependant, il faut la rassurer sur le déroulement de son accouchement. Il faut qu’elle sache que des salles de travail ont été identifiées pour pouvoir accueillir les femmes infectées par le COVID, permettant de renforcer les mesures d’hygiène au moment de l’accouchement pour le personnel soignant.
Pour elle, la prise en charge se fera de façon tout à fait habituelle, sans obligation de césarienne au moment de l’accouchement.
Quand elle aura accouchée, elle sera ensuite emmenée dans un service de suites de naissance (ou suites de couche), dans une unité sûrement habituée à prendre en charge les patientes avec le COVID. C’est le cas dans notre maternité par exemple.
De sorte que les équipes soignantes aient l’habitude de mettre en place toutes ces mesures barrières et puissent aider la maman à s’occuper de son enfant en renforçant les mesures d’hygiène comme le lavage des mains et le port du masque.
Après l’accouchement, elle risque d’être encore potentiellement infectée, cela permet donc d’éviter de transmettre le virus à son nouveau-né dans ses premiers jours de vie.
DR MALLET : D’après votre expérience et selon la littérature, y a-t-il un risque pour les nouveau-nés ?
DR OLIVIA ANSELEM : Les données de la littérature sont rassurantes. Même s’il n’y a pas de séries à grands effectifs à ce sujet, des cas de nouveau-nés infectés ont été rapportés. Ce sont plutôt des contaminations post-natales. Elles n’ont pas lieu au moment de l’accouchement ou en anténatal.
Il faut cependant être très vigilant à l’hygiène au moment de l’accouchement car nous savons que le virus peut être présent dans les selles de la maman. Il faut éviter que le bébé rentre en contact avec celles-ci.
Pour les nouveau-nés infectés par le COVID, il n’y a donc a priori pas de surrisque de morbidité sévère ou de mortalité et l’évolution semble être favorable.
Il faut être plus prudent dans le cadre d’une naissance prématurée car il y a des risques propres à la prématurité et la réponse de l’enfant à l’infection peut-être être différente.
En tout cas, dans le cas de figure d’un accouchement à terme et d’un bébé eutrophe – avec un poids normal – nous n’avons pas d’inquiétude particulière en cas d’infection au COVID du bébé dans les premiers jours.
Nous allons tout faire pour l’éviter, bien évidemment, mais s’il présente des signes d’infection, l’évolution est favorable d’après les données de la littérature.
DR MALLET : D’accord. Je peux donc être rassurant ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Il n’y a pas de risque particulier pour le nouveau-né. Il faudra quand même bien expliquer à la maman toutes les mesures barrières car elle va devoir prendre toutes ces précautions d’hygiène autant à la maternité qu’à domicile. Tout comme le reste de la famille.
DR MALLET : Va-t-elle accoucher avec un masque ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Nous l’avons expérimenté et avons vu qu’il n’y avait pas de problème. Son mari, s’il est présent (selon les maternités) en portera un également.
DR MALLET : Pourra-t-elle allaiter ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Même dans le contexte actuel, l’allaitement reste une recommandation pour les enfants. Elle peut donc le faire en prenant bien en compte toutes les mesures d’hygiène recommandées : bien se laver les mains, laver les seins au savon et bien les sécher.
Il faut également porter le masque au moment de l’allaitement car il y a une proximité importante avec le bébé. Finalement, outre ces mesures d’hygiène, cela se fait de la même façon qu’habituellement.
En revanche, ne jamais mettre de masque sur un nouveau-né, évidemment.
DR MALLET : Je peux donc être rassurant avec ces mesures d’hygiène universelles. Les choses vont bien se passer. Voulez-vous insister sur un dernier message ?
DR OLIVIA ANSELEM : Il faut rassurer les mamans sur le déroulement de leur accouchement. Nous savons que c’est difficile pour elles parce qu’elles sont plus seules que dans un contexte normal et ne voient que des personnels très masquées autour d’elles.
Mais les équipes soignantes essaient de les entourer un maximum au moment de leur accouchement ou durant leur séjour en suites de naissance. Même si ce ne sont sûrement pas les conditions qu’elles avaient rêvées pour leur accouchement, tout le personnel est là et fait le maximum pour les accompagner dans cette période très particulière et difficile.
DR MALLET :Merci pour ces informations et bon courage à vous et vos équipes !
À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.
Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Docteur Olivia Anselem, gynécologue et obstétricienne à Cochin Port-Royal.
DR MALLET : Docteur Anselem, je suis médecin généraliste à Saint-Georges-de-Didonne en Charente-Maritime et j’écoute Radio Cochin.
Je vois une femme de 26 ans proche du terme avec toux et anosmie. Elle a entendu sur Radio Cochin que l’anosmie pouvait être associée à l’infection au COVID. Elle est donc très inquiète parce qu’elle ne sait pas comment va se passer l’accouchement si elle a le COVID-19.
Que dois-je lui dire ? Puis-je la rassurer ? Faut-il prendre des précautions particulières ?
DR OLIVIA ANSELEM : Effectivement nous pouvons penser qu’elle est fortement suspecte car elle présente deux signes cliniques fortement associés à l’infection par le COVID : la toux et l’anosmie.
Nous sommes proches du terme et elle peut en effet se retrouver infectée par le COVID le jour de l’accouchement. Cependant, il faut la rassurer sur le déroulement de son accouchement. Il faut qu’elle sache que des salles de travail ont été identifiées pour pouvoir accueillir les femmes infectées par le COVID, permettant de renforcer les mesures d’hygiène au moment de l’accouchement pour le personnel soignant.
Pour elle, la prise en charge se fera de façon tout à fait habituelle, sans obligation de césarienne au moment de l’accouchement.
Quand elle aura accouchée, elle sera ensuite emmenée dans un service de suites de naissance (ou suites de couche), dans une unité sûrement habituée à prendre en charge les patientes avec le COVID. C’est le cas dans notre maternité par exemple.
De sorte que les équipes soignantes aient l’habitude de mettre en place toutes ces mesures barrières et puissent aider la maman à s’occuper de son enfant en renforçant les mesures d’hygiène comme le lavage des mains et le port du masque.
Après l’accouchement, elle risque d’être encore potentiellement infectée, cela permet donc d’éviter de transmettre le virus à son nouveau-né dans ses premiers jours de vie.
DR MALLET : D’après votre expérience et selon la littérature, y a-t-il un risque pour les nouveau-nés ?
DR OLIVIA ANSELEM : Les données de la littérature sont rassurantes. Même s’il n’y a pas de séries à grands effectifs à ce sujet, des cas de nouveau-nés infectés ont été rapportés. Ce sont plutôt des contaminations post-natales. Elles n’ont pas lieu au moment de l’accouchement ou en anténatal.
Il faut cependant être très vigilant à l’hygiène au moment de l’accouchement car nous savons que le virus peut être présent dans les selles de la maman. Il faut éviter que le bébé rentre en contact avec celles-ci.
Pour les nouveau-nés infectés par le COVID, il n’y a donc a priori pas de surrisque de morbidité sévère ou de mortalité et l’évolution semble être favorable.
Il faut être plus prudent dans le cadre d’une naissance prématurée car il y a des risques propres à la prématurité et la réponse de l’enfant à l’infection peut-être être différente.
En tout cas, dans le cas de figure d’un accouchement à terme et d’un bébé eutrophe – avec un poids normal – nous n’avons pas d’inquiétude particulière en cas d’infection au COVID du bébé dans les premiers jours.
Nous allons tout faire pour l’éviter, bien évidemment, mais s’il présente des signes d’infection, l’évolution est favorable d’après les données de la littérature.
DR MALLET : D’accord. Je peux donc être rassurant ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Il n’y a pas de risque particulier pour le nouveau-né. Il faudra quand même bien expliquer à la maman toutes les mesures barrières car elle va devoir prendre toutes ces précautions d’hygiène autant à la maternité qu’à domicile. Tout comme le reste de la famille.
DR MALLET : Va-t-elle accoucher avec un masque ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Nous l’avons expérimenté et avons vu qu’il n’y avait pas de problème. Son mari, s’il est présent (selon les maternités) en portera un également.
DR MALLET : Pourra-t-elle allaiter ?
DR OLIVIA ANSELEM : Oui. Même dans le contexte actuel, l’allaitement reste une recommandation pour les enfants. Elle peut donc le faire en prenant bien en compte toutes les mesures d’hygiène recommandées : bien se laver les mains, laver les seins au savon et bien les sécher.
Il faut également porter le masque au moment de l’allaitement car il y a une proximité importante avec le bébé. Finalement, outre ces mesures d’hygiène, cela se fait de la même façon qu’habituellement.
En revanche, ne jamais mettre de masque sur un nouveau-né, évidemment.
DR MALLET : Je peux donc être rassurant avec ces mesures d’hygiène universelles. Les choses vont bien se passer. Voulez-vous insister sur un dernier message ?
DR OLIVIA ANSELEM : Il faut rassurer les mamans sur le déroulement de leur accouchement. Nous savons que c’est difficile pour elles parce qu’elles sont plus seules que dans un contexte normal et ne voient que des personnels très masquées autour d’elles.
Mais les équipes soignantes essaient de les entourer un maximum au moment de leur accouchement ou durant leur séjour en suites de naissance. Même si ce ne sont sûrement pas les conditions qu’elles avaient rêvées pour leur accouchement, tout le personnel est là et fait le maximum pour les accompagner dans cette période très particulière et difficile.
DR MALLET : Merci pour ces informations et bon courage à vous et vos équipes !
Radio Cochin est une série de cas cliniques audio créés pour les soignants de ville, par des experts de toutes spécialités médicales, pour renforcer la collaboration ville-hôpital face au coronavirus.